Les moineaux (Albert Glatigny)






Les moineaux



Qu’ils sont jolis, les moineaux francs (1),
Les effrontés (2), que je les aime !
Peuple insoucieux et bohème (3)
Ils sont crânes et conquérants (4)!

Petits, ils se moquent des grands,
Ils nargueraient (5) l’aigle lui-même,
Qu’ils sont jolis, les moineaux francs !
Sous les vastes cieux transparents.

Que la nuit d’étoiles parsème,
Le rossignol dit son poème (6).
Gavroches (7) au soleil errants,
Qu’ils sont jolis, les moineaux francs !



Albert Glatigny














(1) Les moineaux francs sont sans aucune fausseté ni malice. 

    (2) Les effrontés : les moineaux semblent n’avoir peur de rien, ils sont hardis.

    (3) Peuple insoucieux et bohème : ces oiseaux, comme les gens qui vivent au jour le jour, ne se font aucun souci.

      (4) Ils sont crânes et conquérants : ils sont fiers et décidés.

        (5 ) Ils nargueraient l’aigle lui-même : eux, si petits, oseraient braver le roi des oiseaux.

          (6) Le rossignol dit son poème : son chant, plein de poésie.

            (7) Gavroches : ce mot désigne de jeunes garçons qui ont de l’audace et de la gentillsse ; les moineaux leur ressemblent ; ils errent, ils se promènent çà et là, au soleil.