Louis Fairfax Muckley
Les deux abeilles
Une abeille se reposait dans le calice d’une
fleur. Pendant son sommeil, une de ses voisines
vient le troubler :
« Ma sœur, lui dit-elle,
pourquoi, perdez-vous un temps si précieux ?
Ignorez-vous que notre premier devoir est le
travail.
– Moi? répartit l’abeille encore tout
endormie, je ne fais qu’obéir au besoin de la
nature. »
L’abeille ouvrière, peu satisfaite de ce
langage, quitte notre paresseuse pour se livrer à
sa besogne ordinaire. Celle-ci, après un long
repos, pressée par la faim, vole près de l’abeille
industrieuse pour lui demander quelques
provisions ; mais cette dernière lui répond :
« Allez, ma mie, qui dort dîne. »
Rarement, le paresseux trouve secours et protection.
P.M. Curtis
(Fables à mes enfants)