L'oiselet d'or (conte philosophique) conte audio











Il était une fois... 

Des moines bouddhistes qui vivaient dans un grand Temple.
Tout autour s’étendait un somptueux jardin, plein de fleurs et de plantes rares. Les moines passaient des journées heureuses en prière et en contemplation. La beauté des lieux suffisait à alléger le poids de leur isolement. 

Un jour, quelque chose changea dans cette oasis de sérénité et les journées commencèrent à sembler longues et ennuyeuses. Entre les moines ne régnait plus l’harmonie passée, ils se mirent à se quereller.

Que c’était-il passé ?

Un jeune moine était venu troubler cette paix, leur contant ce qu’il y avait au-delà des murs du grand jardin : les villes, les lumières, une vie pleine de distractions et de loisirs.

Les moines qui écoutaient décrire cette vie si différente et attrayante, ne désiraient plus demeurer dans ce qui leur avait semblé jusqu’alors un paradis. Un premier groupe, sous la conduite du jeune moine rebelle, déserta. D’autres suivirent.

Peu à peu, le Temple se dépeupla, les mauvaises herbes commencèrent à envahir les allées du jardin. Plus personne ne se promenait en méditant. 

Il ne restait plus que cinq moines. Il étaient déchirés entre la dévotion pour ce lieu sacré et le désir de voir et de vivre toutes ces nouveautés. 
Il se préparaient tristement à leur prochain départ.

Au moment de quitter le Temple, ils virent voltiger au-dessus d’eux un oiselet d’or duquel pendaient cinq longs fils blancs. Sans trop savoir pourquoi, les cinq moines saisirent chacun un fil et se trouvèrent d’un coup transportés dans le monde dont ils avaient tant rêvé. 

Ils découvrirent cette nouvelle vie qu’ils avaient tant espérée. Ce fut une cruelle découverte. Il ne régnait que la haine, la misère, la violence. C’était un monde sans pitié, à jamais privé de paix. 

Il n’aspiraient plus qu’à retrouver leur Temple.
Lorsque l’oiselet les ramena dans le jardin ils décidèrent de ne plus jamais le quitter. L’oiselet vola trois fois au-dessus de leur tête, puis disparut dans le ciel. 

Les moines comprirent alors que l’esprit de Bouddha était venu les aider à retrouver la route du vrai bonheur.









 
 

 
 
 



Dame Grenouille


 

Petit Indien


 
 




PETIT INDIEN


Petit indien s'en allait
Sur son joli canoë
Et tout le long il chantait
Ohé
Au rythme de sa pagaie
Voguant vers sa bien aimée

Il avait le cœur si gai

Ohé
Les lianes le caressaient
Et les bambous s'écartaient
Pour laisser son canoë
Passer
Les oiseaux du voisinage
Se disaient dans leur langage
"Prenons bien soin du petit indien"
Oui, mais quand la nuit fut venue,
Dans son nid, chacun disparu
Il fut seul et la lune bleue
Ferma ses yeux
Petit indien sommeillait
Mais par bonheur, une Fée
Sur la rivière enchantée
Veillait
Et des poissons argentés
Toute la nuit ont nagé
En guidant son canoë
Léger
Eveillé par un baiser
Il se dit "C'est la rosée"
Mais s'était sa bien aimée
Ohé
L'amour chassant les obstacles
Avait semé les miracles
Sur le chemin du petit indien
Ohé ! Ohé ! Ohé !


Homonymes (Maurice CAREME)


 Homonymes

 

 

Il y a le vert du cerfeuil

Et il y a le ver de terre.

Il y a l'endroit et l'envers,

Le verre d'eau plein de lumière,

La fine pantoufle de vair

Et il y a moi, tête en l'air,

Qui dis toujours tout de travers.


 

Maurice Carême