Quand les froids sont venus, la prudente hirondelle
Quitte nos durs climats pour des pays plus doux ;
Mais l’oiseau de retour, en s’éloignant de nous,
Pense au toit de son hôte, et lui reste fidèle.
Le nid abandonné hante son souvenir,
Et quand elle s’en va, la bonne voyageuse
En emporte avec elle une image joyeuse
Que son âme d’oiseau saura bien retenir.
Adieu donc, et partez, frileuses hirondelles,
Mais revenez chez nous pour les feuilles nouvelles,
Et vous retrouverez, comme tous les printemps,
Avec vos anciens nids accrochés aux solives,
Le bonjour familier et les regards contents,
Qui rendent chaque fois les amitiés plus vives.
Henri Chantavoine (*)
(*) Henri Chantavoine (1850-1918). Homme de lettres et poète.